Rakajoo : peindre pour réunir les récits

Son coup de pinceau donne la parole. Emprunt des codes de la bande-dessinée, l'œuvre de Rakajoo entend raconter les défis de l’héritage afro-européen. Mais alors que l’enjeu des violences policières et du racisme dit systémique hante l’actualité, son travail prend une autre signification au yeux du regardeur. Il expose actuellement au Palais de Tokyo.

Rakajoo signifie “le têtu, la tête de mule” en wolof.

Flux d’images et de pensées, chaos de mots, paroles et souffles coupés, la gangrène des réseaux sociaux parvient aujourd’hui à imposer son modèle de communication virtuelle – et superficielle – à la réalité de nos débats. Échanges haineux et nauséeux cumulés, les avis déblatèrent – ego à gogo – sans que jamais l’on ne s’écoute – mais que toujours on ait à dire

Et comme si cela ne suffisait pas, l’année 2020 – déjà bien amochée par le tumulte de la crise sanitaire – s’est vue achevée par la brûlante polémique des violences policières et du racisme institutionnel. Là, c’était pire : on ne s’entendait même plus penser. 

Aussi, lorsqu’en août dernier, le Palais de Tokyo se décide à commémorer les 25 ans du film « La Haine » – organisant alors l’exposition collective des étudiants de l’école de cinéma Kourtrajmé, créé par Ladj, Ly, réalisateur des « Misérables »on craint l’huile sur le feu.

Grossière erreur. L’art – on le sait – adoucit les mœurs. Rakajoo en est la preuve. Membre de la section « Art et Images » et seul peintre du collectif exposant, l’artiste s’entête pour sa part, à l’écoute et au dialogue. 

Réceptacle de portraits et d’histoires croisées, sa série de peintures met en parallèle des modèles aux destins parfois opposés. Policiers, proches, anciens braqueurs, jeunes banlieusards, Rakajoo s’efforce de tracer au pinceau les lignes d’un terrain d’entente.

Pas de ring sanglant donc – ni même d’exécution publique. Forgé par les codes de l’animation et de la bande dessinée, le doux paradoxe de Rakajoo rassure ceux qui contemplent son œuvre : une touche sensiblement personnelle, un art de la narration à toute épreuve mêlés à une honnêteté sans faille. 

Crever l’abcès sans marcher sur des œufs, voilà donc ce qu’il fallait. Rencontre avec Rakajoo, l’homme masqué, aussi têtu que passionné

Comment es-tu devenu artiste ?

Je ne sais pas vraiment si on le devient. Je dirais plutôt que c’est ancré en chacun de nous, mais que certaines personnes sont dotées d’un degré de passion plus intense. En ce qui me concerne, mon environnement a sûrement beaucoup joué. Mon grand-père, dont je porte le prénom, Baye-Dam, était architecte. Ma mère, elle, dessinait des vêtements – ce qui lui valait d’ailleurs de devoir tout le temps me griffonner des robots (rire). 

Moi-même, j’étais passionné par le dessin. Mais surtout, j’adorais raconter des histoires. J’ai commencé dès le collège, en vendant des bandes dessinées que je réalisais avec un ami. J’ai ensuite voulu entrer en lycée d’art appliqué mais après avoir été refusé, j’ai finalement intégré une filière technologique. Après le lycée, j’ai évidemment retenté ma chance en postulant à des écoles d’art. Je n’ai pas été pris. Tant pis. Ce n’était pas une institution qui allait tuer ma passion. J’ai donc continué à peindre et à dessiner. À cette époque, je travaillais chez Disney comme bagagiste et je proposais donc à des gens de poser pour moi. Je me suis en quelque sorte fait ma petite formation. Puis, grâce à la mission locale, j’ai pu obtenir une convention de stage et intégrer F4 Group, une boîte de conception de jeux vidéo. Mon premier pas dans le milieu de l’art. 

En parallèle de cela, je faisais de la boxe au Boxing Beats d’Aubervilliers qui cherchait alors un artiste pour réaliser des fresques sur les murs du club. Je me suis proposé. Ils ont accepté. Ce que je ne savais pas, c’est que le club avait justement un partenariat avec la Fondation Lagardère. Coup de chance, l’inauguration de la fresque s’est faite en présence d’Arnaud Lagardère. Il a beaucoup aimé mon travail. Grâce à cela, j’ai pu réaliser ma première exposition. C’était en 2008, au Théâtre du Châtelet dans le cadre de la soirée de la Fondation. 

Avec l’aide d’Arnaud, j’ai aussi pu intégrer le département design de Timoon Animations (ndlr, aujourd’hui Genao Productions) une société spécialisée dans le cinéma d’animation. J’y ai appris et découvert beaucoup mais je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’un milieu très industriel. Je suis donc parti pour monter avec l’un de mes amis une boite de développement d’applications et de jeux mobiles. Ça n’a pas fonctionné, mais c’était mortel ! On s’est beaucoup amusés. Aucun regret. 

Durant toute cette période, je continuais bien évidemment à peindre. Et petit à petit, je réalisais que la peinture était en fait le meilleur moyen pour moi d’acquérir une légitimité. J’ai donc essayé de me faire un nom. Mais le monde de la culture étant ce qu’il est – très entre-soi – j’ai préféré me lancer en free lance. A cette époque, on me contactait surtout pour réaliser des œuvres en lien avec le monde de la boxe. J’étais le boxeur qui faisait de la peinture. C’était un peu mon fardeau. 

J’ai aussi fait de la bande dessinée et participé à des expositions dans le cadre d’un collectif Des gosses, monté par Beya Gilles Gasha. Ensemble, nous avons essayé de raconter l’histoire de toute cette diaspora franco-africaine, de mettre en lumière cette part de récit commun à chacun de nous. Sur ce thème, j’ai aussi réalisé une bande dessinée, Ragall.

Poussé par une envie de découvrir d’autres choses, j’ai décidé de retourner au Sénégal, là où mes parents sont nés. Et là, c’est le choc : je redécouvre ce pays. Son effervescence, son énergie. J’étais fasciné. J’en ai fait ma véritable résidence artistique. 

De retour en France pour y rejoindre ma compagne, j’ai alors découvert le projet de l’École Kourtrajmé. Je suivais la section Cinéma depuis longtemps, mais j’ai découvert l’appel à candidature pour la section Art et Images grâce au compte Instagram de JR. J’ai postulé, et voilà, j’ai été retenu. Toutes ces années à essayer de me frayer un chemin pour finalement intégrer cette école ! C’est merveilleux ! C’est grâce à ce parcours semé d’embûches que je me suis forgé. 

Rakajoo, qu’est-ce-que ça veut dire ?

Cela signifie « le têtu, la tête de mule » en wolof. Ce surnom, je le dois à ma mère. C’est elle qui m’appelait ainsi. A partir du moment où je suis retourné au Sénégal, j’avais besoin de quelque chose, d’un nom d’artiste qui m’y rattache. Qu’est-ce qui qualifiait véritablement mon parcours, mon expérience ? C’était ça : je suis têtu comme une mule (rire). 

Ton coup de pinceau semble étroitement inspiré de l’univers des mangas, des bandes dessinées. Qu’est- ce qui te plaît dans le 9ème art ? Est-ce un art à part entière pour toi ? 

Certains considèrent effectivement la bande dessinée comme une sous-catégorie. Ce discours me pose problème. Bien sûr, j’ai toujours été passionné par la peinture Plus jeune, j’allais même à Montmartre pour regarder les artistes peindre. Et au musée – au Louvre notamment – je pouvais passer des heures à étudier les œuvres, leurs techniques. Pourtant, dans la peinture il y avait toujours ce petit côté inaccessible. Comme beaucoup de personnes issues des minorités, je ne parvenais pas à m’identifier. 

Avec la bande dessinée, j’ai donc pu entrer par la petite porte. C’était un très bon médium pour raconter des histoires. J’ai souhaité faire converger la peinture et les codes de la bande dessinée et de l’animation. C’est la raison pour laquelle je travaille beaucoup en aplats. C’est mon clin d’œil aux planches de BD. Et alors que mon système de composition hérite davantage de la peinture, mes décors très travaillés, eux, sont davantage issus du monde de l’animation. 

L’idée n’était pas de reprendre le Pop Art en transformant des planches de bande dessinée en œuvre d’art. Je voulais simplement faire converger les univers sans que l’un ne s’impose à l’autre. 

Tu as d’ailleurs recours à des formats et des points de vue tout à fait singuliers. Je pense par exemple à ce petit format où trois jeunes traînent sur le canapé d’un salon. Ce cadrage en plongée, c’est aussi un hommage à la bande dessinée ? 

Oui, c’est exactement ça. Ce cadrage en hauteur, tu peux le retrouver dans les mangas. Tu sais, je ne comprends pas le mépris pour certains styles, certaines techniques. Pour moi, tout sert l’expression. Je suis autant passionné par la peinture que par le cinéma d’animation ou par la bande dessinée. Avec ce cadrage, j’ai par exemple souhaité que le spectateur soit plongé dans l’univers représenté. Pareils pour les petits yeux de mes personnages : cela permet au regardeur de prendre part au récit, de rentrer dans l’intimité. C’est une chose qu’on retrouve beaucoup dans la bande dessinée. 

Cette année, tu as étudié à l’école d’art et de cinéma Kourtrajmé. Est-ce une manière pour toi de confronter ta peinture au monde du cinéma ? 

Totalement. Dans la mesure où je connaissais aussi le cinéma d’animation, j’étais très attiré par l’idée de partager des récits. Je me suis d’ailleurs très bien entendu avec la section Cinéma de l’école. Cette volonté – ou cette frustration – qu’ils avaient de raconter des histoires, je la ressentais aussi. Je ne cherchais pas qu’une représentation visuelle. Nous avions donc un intérêt commun. 

Tu as récemment été exposé au Palais de Tokyo à l’occasion de « Jusqu’ici tout va bien » – Workshop de l’école Kourtrajmé explorant les évolutions entre « la Haine », film de Mathieu Kaasovitz – 1995 – et les Misérables, film de Ladj Ly – 2019. Comment s’est passée la réalisation de cette exposition ?

Tout a été très rapide ! On a vraiment du charbonner (rire). Mais c’était une belle pression ! Nous avions deux semaines pour préparer nos projets et pour les présenter à Hugo Vitrani, le commissaire d’exposition. Un type génial, vraiment. On croise peu de personnes comme lui, surtout dans le monde de l’art. Il souhaite vraiment ouvrir la porte à la jeune création. Il fallait quelqu’un issu du Palais de Tokyo pour véritablement encourager le projet et c’est ce qu’il a fait : ses démarches, très inclusives, se font extrêmement rares au sein des institutions culturelles.

Je trouve qu’en France, les manifestations culturelles liées aux personnes noires tendent soit au fantasme soit au syndrome du sauveur : idolâtrer le combat des afro-américains, les soutenir – tout en refusant totalement le parallèle avec des situations similaires en France – on sait très bien faire. Donner la parole à des artistes africains en prônant l’universalisme, on sait faire aussi. Mais entre ces deux extrêmes, rien ! C’est comme si les pluralités, les identités multiples qui elles, vivent en France, n’existaient pas. Si nous, artistes français issus de l’immigration souhaitons émettre un point de vue, ce n’est pas possible. C’est du moins comme cela que je le perçois. [ Peut-être y-a-t-il une crispation autour de certains sujets ? Une crainte des institutions culturelles de prendre parti ? ] Tu sais, l’idée n’est pas de prendre parti, mais juste de laisser les gens parler. Dans les institutions en tout cas, je trouve que c’est quelque chose qui pose problème. Alors évidemment, quand tu rencontres des personnes comme Hugo Vitrani, tu hallucines ! Il est génial (rire).

Quelle part ton travail a-t-il tenu dans cette exposition ? 

Quand je travaille, je réfléchis toujours en me posant cette question : A qui donne-t-on la parole ? Moi-même, j’estime qu’on ne me la donne pas assez. Alors pour cette exposition tout particulièrement axée sur l’enjeu des violences policières – et sur ce climat très anxiogène – je ne me voyais pas entrer à mon tour dans un discours manichéen, dans un schéma binaire – anti-flics ou pro banlieues. 

Tu sais, j’évolue au sein d’un milieu très hétéroclite. Mon entourage est composé de personnes issues de milieux très différents. En ce sens, j’ai souhaité donner la parole à un panel très large d’individus. J’ai donc peint des flics, des anciens braqueurs, des personnes lambdas. Je ne voulais pas entrer dans la prise de parti mais surtout laisser les gens partager leur ressenti. C’est pourquoi, j’ai réalisé en parallèle de mes peintures, des interviews de mes modèles ( ndlr, disponible sur Youtube sur la chaîne Baye-Dam Cissé). 

Pour cette exposition, tu as effectivement souhaité représenter une grande variété de personnages : des hommes et des femmes de tous âges et de toutes origines. Qui sont-ils, ces modèles ? Des proches ? Des inconnus ? 

Un peu des deux. Certains faisaient partie de mes proches : des policiers, d’anciens voyous, des membres de ma famille, des amis vivant en banlieues… J’ai aussi contacté certaines personnes via l’école et les contacts de Montfermeil ou via les réseaux sociaux. Il m’a été plutôt facile d’échanger avec les gens. 

Parmi eux, il y a d’ailleurs quelques policiers. Des modèles difficiles à exposer, non ? 

Soyons clairs : je n’ai jamais été victime de violences policières. Mais je dois bien avouer qu’en tant que noir, j’ai toujours eu une crainte de la police ; et cela en dépit du fait qu’en pratiquant la boxe à haut niveau, je côtoie un grand nombre de policiers. 

Quand on cherche bien, on se rends compte que ce n’est qu’un problème d’humain à humain. Dans la police, le filtre est compliqué, beaucoup ne savent pas faire leur travail. Mais en même temps, je ne me voyais pas manquer de respect à ces policiers respectables que je connais bien et qui sont entachés par le comportement de certains collègues. J’étais mal à l’aise à l’idée d’en parler directement. J’ai donc fait en sorte qu’eux aussi, puissent donner leur point de vue. 

Une de tes œuvres m’a beaucoup interpellée : ta « jeune fille aux écouteurs » . Elle est importante pour toi ? 

Oui, c’est le portrait Hada, une réalisatrice de la section Cinéma de l’école. Comme moi, elle aime raconter des histoires. Mais elle a surtout un vécu particulier : l’un de ses cousins a été tué par la police. [ En France ? ] En France, oui… Elle a donc côtoyé comme beaucoup d’autres les bavures policières et les souffrances d’une enquête, etc…

Musulmane pratiquante, Hada porte le voile – ce qui lui vaut de frôler aussi de très près la crispation autour des questions religieuses. J’ai alors trouvé intéressant de mettre en lumière cette jeune scénariste qui sort complètement des étiquettes, qui explose les codes. Ce n’est pas un hasard si ce portrait a été réalisé sur un panneau d’interdiction : d’une certaine manière, il s’agissait de contourner les restrictions imposées par les clichés que ses origines lui imposent. D’autant qu’en reprenant un tableau célèbre ( ndlr, La jeune fille à la perle réalisé par Johannes Vermeer en 1650 ), j’ai pu montrer une version plus contemporaine de notre culture, réadapter au goût du jour le récit qui forge notre pays ; et surtout, surtout, laisser les premiers concernés, s’exprimer sur ces sujets délicats. 

Envisages-tu alors ton œuvre comme un appel à une meilleure représentation des minorités ethniques dans l’art contemporain ? Dans l’Histoire de l’art ? 

Bien sûr, il y a de ça. Mais avant tout la volonté que l’on communique tous ensemble. C’est pour cela que j’ai choisi de représenter des personnes très différentes. 

Quand tu regardes l’art, il y a deux choses qui peuvent t’intéresser : la technique, les émotions puis la projection. Que tu le veuilles ou non, tu es obligé de passer par là. Si tu ne te vois pas – au musée ou au cinéma -, tu crées des névroses, tu développes des complexes. C’est un vrai problème, l’identification. 

Tu sais, on critique beaucoup les Etats-Unis. Mais en dépit de la violence et des crimes qui perdurent, de vrais efforts sont faits de leur côté pour combattre le racisme au sein de leurs institutions culturelles. En France, c’est pire : on se cache derrière un pseudo universalisme mais quand on regarde de plus près, rien n’est fait pour remédier aux problèmes de représentation ou d’identification. J’adore aller au musée. Mais je peux aussi comprendre pourquoi certaines minorités ne s’y rendent jamais. Il y manque une part de notre histoire, de nos récits. Pour moi, on tue socialement toute une partie de la population française qui ne se sent pas prise en compte. 

Ne faudrait-il pas faire preuve d’indulgence ? Ce genre d’évolutions prennent du temps, non ?

On se cache beaucoup derrière cet argument : « Il faut faire les choses progressivement ». Mais c’est un mythe. Nous sommes en 2020 : les pays comme la Suède, l’Allemagne ou l’Angleterre sont beaucoup plus en avance que nous, beaucoup plus à l’aise sur ces questions là. En France, on passe notre temps à se chercher des excuses. On se gargarise de notre grand héritage culturel, de notre passé de capital de l’art. Mais c’est fini tout ça ! Je pense qu’aujourd’hui, il faut une bonne dose d’humilité pour enfin reconnaître nos erreurs. D’autant que, comparé aux Etats-Unis, nous vivons bien mieux la diversité. C’est dommage. 

Après on s’étonne face à la montée des communautarismes. Mais il faut savoir que quand tu frustres les gens, ils finissent par se réunir entre eux. C’est malheureux, certes, mais il faut bien que certains tapent du poing sur la table pour qu’on nous écoute. Kourtrajmé c’est un peu ça : une réaction. Si les gens ne nous laissent pas la parole, alors nous allons la prendre nous-même. On ne demande qu’à vivre tous ensemble, à partager nos récits.

Si tu ne devais choisir qu’une seule de tes peintures, laquelle serait-elle ? 

Celle de ma mère, forcément. Ce tableau a marqué notre réconciliation. Nous avions un rapport entre haine et amour, notamment de par mes choix de vie. Que je sois artiste, c’était compliqué à accepter pour elle. Cette peinture nous a réunis.

Quels sont les artistes qui t’inspirent ? 

L’un de mes all-time great, c’est Lucian Freud, peintre et petit-fils de Sigmund Freud. En France, j’aime Henri de Toulouse Lautrec, Paul Cézanne et aux États-Unis, Kerry James Marshall, Jacob Lawrence et Jérome Witkin. Dans la bande dessinée, je suis beaucoup le travail de Greg Capullo et de Naoki Urasawa. 

Et ceux qui ont exposé avec toi au Palais de Tokyo ? 

J’ai beaucoup aimé l’Edito de Djiby Kebe ( ndlr, réalisées en 2020 avec l’aide de Léo Pierre et Aristide Barraud, la série de 3 photos met en lumière la manière dont les quartiers populaires et les banlieues parviennent à réinventer les codes vestimentaires de la haute couture ) car il sortait justement de ce climat anxiogène très axé sur les tensions entre la police et les banlieues. Je déteste quand c’est binaire.

Quels sont tes projets pour la suite ? 

Avec le Palais de Tokyo, j’ai eu la chance de voir beaucoup de portes s’ouvrir, surtout du côté des galeries Quelque chose se débloque en France : on va avancer, donner la parole à des personnes différentes. Dans cette optique, je veux choisir un galeriste qui soit bien en accord avec cela et notamment avec l’un de mes futurs projets d’exposition. C’est une convergence de plein de choses. Je ne suis pas croyant mais aujourd’hui, je le sens : c’est vraiment le moment pour commencer à réaliser des choses, à mettre en place des projets.

Propos recueillis par Perla Msika

La Perle

Instagram : @rakajoo