Chila Kurami Burman, comme un goût de féminisme

Ornée tel un arbre de Noël. Pour les fêtes de fin d’année, la Tate Britain de Londres se fait le support de l'œuvre kitch et lumineuse de Chila Kumari Burman. Cette artiste d’origine indienne s’empare des codes de sa culture d’origine pour mieux les faire connaître du visiteur occidental.

Chila Kumari Burman, artiste indo-britannique dont l’installation lumineuse et colorée répond au hashtag « #Light » et recouvre en ce moment la façade de la Tate Britain.

Il est certains contenus qu’on aurait préféré ne jamais connaître. La faute à Insta – et au voyeurisme qui en découle – nous voilà le parfait public des violences filmées, des propos haineux, des avis donnés sans qu’on les ai demandés – transpirant de bêtise par dessus le marché. Gageons que, liés aux réseaux pour le meilleur et pour le pire, nous vivons sans aucun doute la moins bonne phase de l’union. 

Reste pourtant une issue. Une lumière faible mais prometteuse dans le tableau des fils d’actus. J’ai grâce à eux, ces partageurs de beauté, découvert le travail de Chila Kumari Burman, artiste indo-britannique dont l’installation lumineuse et colorée répond au hashtag « #Light » et recouvre en ce moment la façade de la Tate Britain.

Riche de sa double culture – Pendjab à la maison, Liverpool à l’extérieur – elle fit de son oeuvre féministe non pas un engagement mais une seconde nature. Que voulez-vous : lorsqu’on fuit le mariage arrangé pour vivre la vie d’artiste, on y est bien obligé. 

Rancune aucune néanmoins. L’art de Burman repose aussi sur le souvenir. Celui de ses parents, marchands de glace sur les plages, de son Bollywood d’enfance et d’inspiration, de ses rencontres, de ses expositions. Cela jusqu’à la Tate Britain qui en clou de spectacle vient incarner l’âme d’une artiste à l’œuvre sérieuse mais acidulée. Comme dirait l’autre, le morceau de sucre aide souvent la médecine à couler. Rencontre joyeuse au bout du fil…

Comment êtes-vous devenue artiste ?

Je peignais déjà en classe lorsque j’étais petite fille mais à vrai dire, j’ignorais que j’étais douée. J’aimais simplement peindre et – même si je ne savais pas encore ce que j’allais devenir – j’étais plutôt fière de mes dessins. Plus tard, au lycée, je me suis inscrite à des cours d’arts plastiques à l’issue desquels j’ai obtenu un prix. J’ai ensuite intégré le SouthPort Art College situé à Liverpool. Mes professeurs m’ont alors conseillée d’entrer à l’Ecole Leeds Polytechnics et de me spécialiser en gravure. 

Leeds se trouve à environ deux heures en train de Liverpool et je n’avais que 18 ans. A cette époque, on ne laissait pas vraiment les jeunes indiennes quitter la maison si jeune. Mes parents ont donc accepté que je parte à la seule condition qu’une de mes cousines qui vivaient près de l’école m’accueille et me surveille ; sans parler en plus de cela de la pression du mariage arrangé qui, à cet âge là, est très courante. C’est aussi pour cette raison que je souhaitais sincèrement partir : j’avais à la fois l’opportunité de poursuivre mes études et celle d’éviter les rencontres arrangées qu’on voulait m’imposer. J’ai donc passé trois ans à Leeds Polytechnics et me suis spécialisée comme prévu en gravure, travaillant aussi la lithographie, la sérigraphie. J’aimais croiser les disciplines. 

Avant même d’obtenir mon diplôme, mes tuteurs m’encourageaient déjà à poursuivre et à postuler dans d’autres écoles d’art, ce que j’ai fait. J’ai donc été acceptée à la Slade School of Art. D’ailleurs, j’ai aussi obtenu un entretien avec le Royal College of Art mais considérant que j’étais aussi douée en peinture qu’en gravure, ils m’ont suggéré de me faire la main en peinture avant de repostuler dans un an. Mais je ne pouvais pas : en fait, si je n’intégrais pas directement la Slade, je devais passer un an chez mes parents et faire face, une fois de plus, à la pression du mariage. Ce n’était pas invivable bien sûr, mais tout de même : ils auraient constamment insisté pour me présenter à davantage de garçons. 

J’ai donc étudié à la Slade pendant deux ans avant d’obtenir mon Master en gravure. Durant mon parcours, j’ai notamment réalisé de larges gravures dont certaines s’inspiraient des émeutes qui avaient eu lieu à Londres en 1981. Sept de cette « Riot Series » appartiennent aujourd’hui – et depuis sept ans – aux collections de la Tate.

Depuis lors, mon parcours ne cesse d’évoluer : conservateurs et galeristes me contactent pour exposer à travers l’Angleterre mais aussi à travers le monde que ce soit en Afrique du Sud, au Pakistan, à Cuba, en Inde ou au Canada. Certains musées collectionnent mon travail et aujourd’hui, je présente mon installation sur la façade de la Tate Britain. 

Vous dites que devenir artiste est pour vous un moyen de gagner votre indépendance. Mais de manière générale, l’artiste tient un rôle spécial dans la société. Il dérange en quelque sorte – surtout lorsqu’on est une femme. A-t-il été facile de s’assumer en tant que tel ? 

Oui car d’une certaine manière, j’ai eu la chance – en plus de mon talent d’artiste – d’être entourée de merveilleux professeurs tout au long de mes études ; ce qui rend le parcours beaucoup plus facile. Ils ont sûrement repéré quelque chose dans mon travail qui leur a donné l’envie de me soutenir et de me pousser à continuer. Sans compter qu’être loin de la maison vous met aussi beaucoup de pression. 

J’insiste sur l’importance des professeurs et de leur soutien qui de temps à autre est littéralement indispensable. Je pense à mon professeur de lithographie à Leeds qui m’a toujours beaucoup soutenu, me donnant accès à tous les matériaux nécessaires, m’aidant à améliorer ma technique, et ce même après que j’ai intégré la Slade. J’ai tant appris de mes tuteurs. Ils ont été de fantastiques guides. 

A vrai dire, je crois que j’ai eu beaucoup de chance. C’est tellement essentiel d’être en bons termes avec ces professeurs. Car plus vous respectez leurs enseignements, plus ils attendent de vous et vous donnent la force de travailler et de vous améliorer. 

Vous êtes née et avez toujours vécu à Liverpool. Pourtant, vous vous définissez aussi en tant qu’artiste Punjabi – là où vos parents, indiens, vivaient avant de s’installer en Grande Bretagne dans les années 1950. Pourquoi cela ?

Même si à l’école je vivais à l’anglaise, dès lors que je passais la porte de la maison, je vivais comme une indienne du Pendjab. D’ailleurs, j’étais la seule jeune indienne de toute mon école. Chez moi, on ne parlait qu’en Punjabi, on ne regardait que du Bollywood, on ne mangeait et ne vivait qu’au rythme de la culture Punjabi. Tous les dimanches nous allions au temple hindou. Tous nos amis étaient indiens. Pour cela, pour cet héritage et cette culture ancrés en moi, je suis aussi une artiste indienne. 

Comment avez-vous appréhendé cette double culture ? 

Non pas vraiment car je séparais strictement ma vie à l’école et ma vie à la maison. En classe, je devais travailler – très dur parfois puisqu’à l’âge de onze ans, j’entrais en « grammar school » ce qui était très intéressant mais nécessitait une discipline très académique. Comme toutes les filles de mon âge, je me contentais donc de travailler et de me faire des amis.

Mais dès que je rentrais à la maison, je retirais ma jupe (car je n’étais pas autorisée à en porter hors de l’école) et enfilais ma tenue d’intérieur. Mes parents, quant à eux, travaillaient très tard dans leur camion de glace. Nous n’avions donc pas vraiment le temps d’échanger. Mais nous dinions toujours tous ensemble autour d’un bon dîner à l’indienne et passions un moment en famille le soir dans le salon tandis que je faisais mes devoirs d’art et de science. 

En regardant votre travail, on remarque que vous avez inventé votre propre langage artistique, vos propres symboles. L’un d’entre eux – le camion de glace – est pour le moins étrange. Que représente-il pour vous ? 

Ce camion, c’était l’affaire familiale et le travail de mes mes parents. Quant à moi, j’avais pour tâche de le nettoyer tous les soirs, de laver la machine à glaces, de préparer des sandwichs pour mon père les jours où il travaillait… Nous avons ensuite déménagé près des côtes de Liverpool pour que mon père puisse vendre ses glaces sur la plage. J’avais treize ans et je devais rester assise près du van, tous les week-end de midi à six heures du soir. Je ne pouvais pas aller me balader car si les bacs à crème glacée étaient vides ou s’il manquait de lait ou de glace, c’était mon rôle d’aller les remplir et de rentrer à la maison pour aller en chercher. Parfois, après la plage, mon père décidait même de garer le camion dans la rue et de continuer à vendre des glaces aux enfants qui passaient. Nous rentrions plus tard encore, vers vingt heures. 

Je me souviens aussi de toutes ces pièces que nous ramenions à la maison et que nous comptions une par une tous les soirs sur le parquet du salon De gigantesques piles de monnaies partout autour de nous ! C’est une image qui reste, tu sais. 

 Puis lorsque je suis devenue artiste, j’ai décidé d’acheter – juste après la mort de mes parents – mon propre camion de glace, identique au leur. J’en ai même fait une galerie itinérante. Et, après avoir été repérée par l’Arts Council (ndlr, Arts Council of Great Britain, institution publique dédiée à la promotion des Beaux-Arts en Grande Bretagne) je prenais pour habitude de le présenter comme partie intégrante d’une installation que je présentais lors d’expositions et de groupes de paroles. J’avais tellement de souvenirs et de choses amusantes à raconter qu’il fallait que je m’en inspire pour mon travail.

J’ai aussi réalisé un camion de glace surmonté d’une figure de tigre, idée que je tiens directement du camion de mon père. Tu sais, alors que les autres vendeurs choisissait généralement d’accrocher des figures de super-héros, mon père, lui, avait choisi de mettre un tigre, une créature que je trouve fantastique. J’ai donc été très marquée lorsqu’en 1972, notre camion a pris feu juste devant notre porte. Je n’avais pas plus de seize ans et ce camion, c’était toute notre vie !

Vous travaillez beaucoup avec les objets trouvés. Mais comment les choisissez-vous?

Ils sont généralement très bling-bling. Je collectionne les bindis (ndlr, marque, généralement circulaire et de couleur rouge, symbole de prospérité domestique, apposée sur le front) les paillettes, les strass, les pierres précieuses, les diamants. Il m’arrive de trouver dans la rue de jolis emballages lorsque je rentre du studio. Je les collectionne aussi. Et comme je suis très timide, je marche toujours la tête baissée lorsque je suis dans la rue ; si bien qu’un jour, en rentrant de mes courses, j’ai trouvé une petite figurine de tigre par terre. Très sale mais très amusante. Je l’ai donc ramassée, nettoyée et utilisée pour mes œuvres.

Vous passez par la culture pop pour aborder des enjeux plus sérieux : le féminisme, le racisme, la question du genre… Savez-vous comment le public reçoit cet engagement artistique ?

Pas vraiment. Pour être honnête, dès que je passe la porte de mon atelier, je me contente de créer comme je le sens. Je ne parviens jamais à suivre des instructions ou des commandes. 

J’ai choisi de ne pas être une carriériste. Ce que je suis, c’est une artiste, rien de plus. Aussi, lorsque j’entre dans mon atelier, je crée de manière assez spontanée. Occasionnellement, je reçois des commandes – comme c’est le cas pour la Tate Britain. Mais je ne suis pas du genre à les suivre à la lettre. Parfois, bien sûr, je respecte les instructions mais il m’arrive aussi de couper court et d’imposer ce que je souhaite. 

Concernant la Tate, j’ai remarqué, il y a deux ans, qu’ils avaient installé des néons en silicone à la place de néons en verre ce que j’ai trouvé génial. J’ai donc créé ces sculptures en silicones puis je les ai fait installer devant les portes et les volets du musée. Puis en regardant les colonnes et piliers du musée, j’ai aussi souhaité adapter certaines de mes œuvres en les réalisant sur du vinyle. J’ai donc revu certains de mes collages Tu vois, cela dépend du lieu et de la situation.

C’est beaucoup moins de pression de créer pour soi-même ! 

Certainement, mais cela implique plus de risques car je n’ai aucune garantie que le public appréciera mon travail. Disons que jusqu’à maintenant j’ai eu beaucoup de chance. Je m’efforce de suivre mon instinct. Je reste néanmoins critique à l’égard de mon travail et il m’arrive parfois de recommencer ou de demander conseil à mes proches.

Je garde par exemple sur ma tablette plusieurs centaines de dessins, ne sachant quoi en faire. Puis, en échangeant avec le photographe de la Tate Britain, ce dernier m’a suggéré d’utiliser ces dessins pour les marches du musée ce qui je dois dire, a été une très belle intuition. 

Pareil pour les néons : j’avais dans mon studio plusieurs déesses indiennes dessinées au crayon ainsi que des autoportraits et des dessins de Rani of Jhansi une reine et icône féministe indienne. Elle s’est longtemps opposé au colonialisme, à l’Empire britannique et à l’East Indian Company, notamment durant la guerre de 1857. En fait, j’aime aussi travailler sur l’histoire de l’Inde, les grands artistes et les figures du passé ; je trouve que cela fait souvent écho à notre époque. De cette manière, je m’efforce de mêler la culture indienne à la pop culture, les attributs féminins, la mode, les histoires, les bijoux… 

Et votre studio alors ? A quoi ressemble-t-il ? Est-ce qu’on y trouve des trésors ?

Je garde tant de choses ! Je n’utilise ni ordinateurs, ni photoshop. Par contre, le papier imprimé, les lithographies, la colle, les ciseaux… Je suis plus à l’aise lorsque j’utilise mes mains pour réaliser mes collages. 

J’ai aussi beaucoup de matériel : papier, cahiers de croquis, pinceaux, dessins, magazines, gravure, patrons, paillettes, tubes de peintures, livres, bindies, pierres précieuses… Il y tant de choses. Ce n’est pas très pratique, tout est emballé et un peu en bazar mais c’est mon ordre. Je suis la seule à savoir où sont rangées les choses. C’est mon espace. 

Parlons du cinéma Bollywood. Il participe sans aucun doute au rayonnement de la culture indienne mais il répand néanmoins une vision excessivement clichée du pays – notamment dans son rapport aux femmes. Dans quelle mesure cela vous inspire-t-il ?

Bollywood m’intéresse car je regarde ses films depuis l’âge de sept ans. A cet âge là, je n’avais pas vraiment le recul pour comprendre la place des femmes dans les histoires. Bollywood m’a d’abord aidée à comprendre l’Hindi dans la mesure où nous ne parlions que le Punjabi. Ensuite, je m’intéressais davantage aux chansons qu’aux scénarios. J’aimais tellement les chansons, surtout dans les films en noir et blanc. 

Puis, avec le temps, je me suis montrée de plus en plus critique, réalisant que certaines histoires, que certains personnages n’étaient que des stéréotypes de la culture indienne. Quant aux femmes, certaines incarnent une forme de féminisme, tandis que d’autres ne sont que l’objet de comédies romantiques ridicules. Il m’a simplement suffit de prendre les meilleurs aspects de ce cinéma : les personnages féminins charismatiques, les chants et les danses. 

Et vous ? Est-ce que vous chantez et dansez ? 

Oui j’adore ! Petite, je participais à la chorale de l’école et chantais avec des amis au temple Hindou. Aujourd’hui, je ne chante plus que sous la douche et au studio. J’écoute aussi beaucoup de chansons indiennes à la radio. Il m’arrive même de danser. Quoi qu’il en soit, la musique anime ma vie et mes périodes de création. 

Que faites-vous lorsque vous voyagez en Inde ? Quelles sont les sentiments et inspirations que vous ne retrouvez que là-bas ?

Tant de choses ! Il faut le voir pour le croire ! L’architecture, les parfums, les couleurs, les mets, les galeries d’art, mes proches… C’est si différent d’ici que d’une certaine manière, c’en est magique ! D’ailleurs, découvrir l’Inde lorsqu’on n’est pas Indien a toujours beaucoup d’impact sur notre vie, sur nos émotions. On revient souvent très différents, ce qui peut s’entendre comme une exagération mais à vrai dire, c’est sincèrement le cas. 

Je m’y rends généralement tous les deux ans – en réalité le plus souvent possible. On y trouve plusieurs centaines de galeries et autant d’artistes indiens. D’une certaine manière, cela me rappelle un peu Londres. Toujours est-il, je reste très émue à chaque fois que j’y retourne, et cela en toutes circonstances. 

Votre installation « Remembering the new world » recouvre en ce moment la façade de la Tate Britain ? Comment cela est-il arrivé ? Comment avez-vous fait vos choix artistiques ? 

J’ai reçu un coup de téléphone au mois de mars du directeur de la Tate Britain. Il m’a invité à venir exposer et m’a donc envoyé un dessin de l’architecture du musée. Je l’ai imprimé puis décoré avec les collages et matériaux que j’avais dans mon atelier. Puis, à l’issue d’une discussion par Zoom, nous avons partagé nos idées.

J’ai ensuite rencontré le responsable des néons pour réaliser l’installation. Je lui ai demandé s’il était possible de réaliser une déesse indienne en néon. Il m’a seulement dit que c’était possible mais aussi qu’elle pouvait être en silicone ! J’étais ravie ! Nous avons donc travaillé ensemble sur différents motifs ; nous avons partagé les dessins et les idées, les possibilités en ce qui concerne la taille des installations au néons – car je souhaitais aussi investir les colonnes, les piliers et les marches. C’était très enrichissant ! J’ai pu grâce à lui mener à bien l’ensemble de mon projet.

Était-ce une manière pour vous de réconcilier deux lumières, deux cultures – celle de Noël et de Diwali ?

A vrai dire, je ne pensais que cela serait si lumineux. Je n’avais jamais utilisé de néons alors quand le responsable m’a fait part des effets, j’étais assez étonnée. Cela aussi, il faut le voir pour le croire. Je n’en attendais pas tant, moi qui me contente simplement de suivre mon inspiration. 

Comment vous sentez-vous maintenant ? Fière ? 

Je n’ose y croire ! Je suis sans voix. Je ne pensais pas que l’oeuvre attirerait tant de monde, tous les jours, y compris le week-end. Cette foule, c’est absolument fascinant. 

Souhaitez-vous aussi lutter par la lumière contre cette obscure période de pandémie ? 

Absolument pas ! J’ai certes réalisé cette œuvre au tout début du confinement mais j’ignorais qu’elle susciterait une telle réaction. Comme je l’ai dit, lorsque que je travaille, je ne tiens pas compte de l’avis des gens sur mon travail. Ceci étant, si les gens le ressentent ainsi et qu’ils aiment l’installation, je serais ravie de les aider à traverser cette période difficile. 

Quels sont vos projets pour 2021 ? 

Je prépare une grande exposition pour un musée de Manchester. Seulement, à cause de la pandémie, tous les projets avancent plus lentement. Aussi, bien qu’elle soit prévue pour 2021, peut-être aura-t-elle lieu plus tard. Je prévois aussi de réaliser une exposition à la Black Pool de Manchester. Les gens s’intéressent de plus en plus à mon travail. C’est formidable. 

J’aimerais aussi réaliser une exposition à Paris. J’aime tant la lumière de cette ville, j’aime votre langue. Je l’ai pratiqué pendant 5 ans lorsque j’étais petite. Il y a quelque chose dans cette ville qui m’émeut : tant de musées, de grandes galeries, de conservateurs. J’adorerais exposer là-bas un jour ! 

Propos recueillis par Perla Msika

La Perle

www.chila-kumari-burman.co.uk
Instagram : @chilaburman
L’installation de “ Remembering The New World” de Chila Kumari Burman couvre la façade de la Tate Britain de Londres jusqu’au 31 janvier 2021